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Boucle des Fontaines de Douchapt

Pédestre à Douchapt
10.0 km
à pied
3h 30min
Moyen
  • Des fontaines et lavoirs à découvrir au travers des chemins, des villages, à la rencontre des traditions et des légendes qui ont été retranscrites afin que cela ne tombe pas dans l'oubli.
Points d'intérêt
1 Lavoir de la Grange
Qui n’a jamais jeté une pièce dans l’eau d’une fontaine en faisant un vœu ? Cette coutume remonte à plus de 20 siècles : elle nous vient des Romains qui agissaient ainsi pour se rendre propices les dieux des eaux. Dans nos campagnes, on pouvait jeter des sous à la source tout simplement parce que l’on y puisait de l’eau. Toute personne qui tirait de l’eau se croyait obligée de laisser au Saint, propriétaire de la source, une équivalence, c'est-à-dire un sou. Les pèlerins avaient coutume de lancer des pièces dans l’eau des fontaines pour que le Saint qui y agissait réponde à une demande. En cas de persistance du mal, l’offrande à la source était renouvelée.
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2 Fontaine de la Roche
Une pratique consistait à jeter des épingles en arrière par-dessus l’épaule dans l’eau de la fontaine. La façon dont elles tombaient et se croisaient en arrivant au fond de l’eau en disait long sur ce qui se préparait… Si une croix se formait au fond sur le sable, le mariage aurait lieu dans l’année. La réussite valait des compliments et des jalousies aimables. Mais si les épingles divergeaient, la tentative pour accrocher la chance était renouvelée jusqu’au succès. Concernant cette même pratique, il était d’usage pour les garçons qui voulaient prendre femme de boire l’eau de la fontaine et ensuite de piquer une épingle dans la pierre se situant à proximité ou encore dans la robe entourant la statue de la Vierge, comme cela se pratiquait à Douchapt.
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3 Fontaine de Cabrol
Lorsque quelqu’un était malade, on disait que c’était de la faute d’un Saint. Aussi, fallait – il trouver le nom de ce Saint et se rendre ensuite en pèlerinage à sa fontaine. Pour cela, on allait consulter une vieille femme qui faisait brûler des branches de noisetier dans de l’eau : une fois transformé en charbon, le premier morceau de bois qui coulait indiquait le nom du Saint à consulter. Dans le cas où le malade ne pouvait pas se déplacer, il pouvait envoyer quelqu’un d’autre à sa place. Sur les lieux, après avoir prié, il ne fallait pas oublier de jeter une pièce dans l’eau de la fontaine et de boire ou d’emporter de l’eau pour les ablutions et les frictions.

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4 Fontaine de Fayoulette
Autour de bon nombre de fontaines étaient organisées des fêtes printanières favorisant les rencontres amoureuses. Filles et garçons passaient leur journée à folâtrer autour de la fontaine et dans la nature jusqu’au soir. Ceci leur laissait le temps de faire connaissance et de trouver le conjoint idéal. Egalement, on dit que si un garçon buvait l’eau de la fontaine en même temps qu’une fille que le sort avait désignée, cela signifiait que le mariage des deux serait pour bientôt. Enfin, lorsque garçons ou filles voulaient savoir s’ils allaient bientôt se marier, ils devaient sauter sept fois au dessus de la fontaine et y jeter un rameau de noisetier et s’il surnageait cela signifiait qu’ils se marieraient bientôt.
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5 Fontaine du Mas Joly
Autrefois, les femmes demandaient à certaines fontaines la grâce d’avoir des enfants, ou une maternité sans problèmes ; pour cela, elles jetaient des pièces dans l’eau et priaient. Pour ce même vœu, il y avait une autre pratique qui pouvait réclamer un contact quelque peu impudique avec une pierre proche jugée « sacrée ».

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6 Fontaine de Chabretaire
Il y avait jadis un rituel aux fontaines concernant les volailles : les fermières désirant obtenir beaucoup d’œufs faisaient l’offrande d’un morceau de pain à minuit le soir de la Saint Sylvestre à la fontaine. Elles faisaient ensuite manger les restes de ce morceau aux poules et ainsi, on dit qu’elles pondaient généreusement.
De la même façon, on pouvait également déposer au soleil levant un œuf sur la margelle de la fontaine.

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7 Fontaine de Subrenat et sa moissonneuse batteuse à l'ancienne
La légende du lébérou ou loup – garou a fortement marqué les esprits dans tout le Périgord. Cette légende raconte que chaque soir de pleine lune, certains hommes se rendent à la fontaine la plus proche, s’y baignent et en ressortent revêtus d’une peau de chèvre en marchant à 4 pattes. Avant l’aurore, ils doivent ainsi avoir parcouru 7 paroisses. A l’approche du petit jour, ils reviennent à leur fontaine, déposent leur enveloppe blanche et rentrent chez eux.
On dit même que l’on peut reconnaître un lébérou quand il n’est pas sous son enveloppe, car ses doigts sont un peu plats et il a quelques poils dans le creux de la main.
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8 Fontaine du Maine
Jadis, lors des périodes de grande sécheresse, les fidèles partaient en procession à la fontaine avec la croix de l’église ou de la chapelle, et la trempaient dans son eau. Plus il faisait sec, et plus longtemps il fallait la laisser immergée afin de bien faire comprendre au Saint protégeant la fontaine l’objet de la demande. Ce rituel se pratiquait un peu partout en Périgord. Il reprenait une ancienne coutume grecque selon laquelle on faisait tomber une branche de chêne dans l’eau de certaines fontaines ; on disait que la vapeur qui s’élevait alors favorisait la production de nuages et la chute de pluie. A Douchapt, il y avait un pèlerinage renommé appelé le Vœu du 8 juin, qui, suivant les mêmes principes, avait pour objet de demander une protection contre les intempéries et notamment la grêle, car, en été, elle mettait souvent à mal les récoltes en cours de maturation.
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9 Fontaine Saint-Pierre
Chaque fontaine qui porte le nom d’un Saint a été considérée comme sacrée. Jadis, on y venait régulièrement pour demander à leur saint protecteur de bien vouloir réaliser un vœu. D’ailleurs leurs eaux étaient soit disant bénéfiques et souvent sources de remède pour bien des maux. Ces maux guéris étaient en rapport avec la vie des Saints patrons. Les fontaines sacrées sont toujours associées à des chapelles ; c’est le cas de cette fontaine et de la chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié. Il y a encore quelques années, cet endroit faisait l’objet de deux pèlerinages importants : celui du 8 juin qui avait pour objet de demander une protection contre les intempéries, et surtout, celui des 14 et 15 août auquel les fidèles venaient nombreux pour vénérer la Vierge Marie.

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